La précocité de la prise en charge d’un salarié en risque d’inaptitude médicale au travail est un facteur de réussite de son maintien en activité professionnelle.
Il s’agit d’un travail collaboratif entre de nombreux acteurs comme l’employeur, le salarié, le médecin du travail et son équipe pluridisciplinaire, la cellule de prévention de la désinsertion professionnelle, l’assurance maladie …
Il s’agit également le cas échéant, de mobiliser les services ou aides financières qui permettront d’anticiper et préparer au mieux le retour du salarié dans l’entreprise ou bien d’accompagner son reclassement professionnel externe.
Pour favoriser la détection précoce des risques d’inaptitude et permettre d’anticiper les conditions de la reprise du salarié, les professionnels s’accordent à dire qu’il est souhaitable de maintenir le lien entre l’employeur et son salarié pendant un arrêt de travail de longue durée.
La visite de pré-reprise et le rendez-vous de liaison sont les solutions à actionner par le salarié afin d’agir au plus tôt même si la reprise n’est pas envisagée.
Un lien salarié / employeur difficile à maintenir pendant l’arrêt de travail
Le maintien du lien entre l’employeur et son salarié pendant un arrêt de travail de longue durée n’est pas une pratique qui va de soi et organiser ce maintien de la relation peut s’avérer délicat.
Souvent, l’employeur ne s’autorise pas à contacter le salarié pendant l’arrêt de travail.
Pour les salariés, le silence de l’employeur peut être mal vécu, interprété comme un manque de sollicitude.
Inversement, la prise de contact peut susciter des réactions négatives, être vue comme une intrusion dans la vie privée ou une pression pour accélérer la reprise du travail.
Les enjeux du lien pendant l’arrêt de travail
Maintenir le lien pendant l’arrêt c’est aussi :
- Se sentir considéré par l’employeur ;
- Savoir comment les choses vont se passer à la reprise ;
- Savoir ce qui se passe dans l’entreprise, garder un lien avec l’entreprise ;
- Garder le lien social, ne pas se sentir oublié ;
- Pouvoir revenir plus sereinement dans l’entreprise, se sentir attendu ;
- Être informé des démarches à entreprendre.
Une rencontre tardive avec les services de prévention et de santé au travail
Les salariés hésitent à se rapprocher de leur médecin du travail et de son équipe pluridisciplinaire par méconnaissance par rapport à leurs rôles.
De même, les employeurs n’informent pas systématiquement leurs services de prévention et de santé au travail des arrêts de travail de longue durée de leurs salariés.
Or, avec la cellule de prévention de la désinsertion professionnelle, et pour travailler au maintien dans l’emploi, la rencontre et la connaissance du service de prévention et de santé au travail est essentielle même si l’arrêt de travail est en cours et que la reprise n’est ni annoncée ni envisagée.
Au plus tôt la rencontre se fait, au plus tôt les dispositifs de maintien dans l’emploi qu’on soit en situation de handicap ou non, peuvent être abordés, présentés et mis en place. Les délais sont aussi contraints par le temps d’acceptation, de mise en place.
Les conséquences directes de la rupture du lien pendant l’arrêt de travail
L’éloignement crée l’éloignement. Plus le salarié se coupe de l’entreprise et de son travail, plus les conditions de son retour risquent d’être dégradées.
L’absence d’activité professionnelle pour le salarié entraîne des conséquences sociales et psychologiques qui se traduisent par un sentiment d’inutilité, une perte de confiance en soi, un isolement…
Plus l’arrêt se prolonge, plus le risque est grand que des changements se soient produits au sein de l’entreprise en l’absence du salarié : nouvelle organisation du travail, nouveaux managers, nouvelles procédures, nouveaux collègues…. Il est donc important que l’entreprise organise en amont les conditions de la reprise du salarié pour limiter son anxiété liée à son retour dans l’entreprise.
Dès que l’état de santé est stabilisé, des dispositifs peuvent être actionnés par le salarié/employeur comme par exemples :
- Le rendez-vous de liaison ;
- La visite de pré-reprise ;
- Faire appel à la cellule de prévention de la désinsertion professionnelle, le médecin du travail/son équipe pluridisciplinaire.